La vie d’Adèle

Blog Le tabac fait son cinema - Film La vie d'Adèle
Blog Le tabac fait son cinéma- Film La vie d’Adèle

Date de sortie : 2013
Réalisateur : Abdellatif Kechiche
Producteurs : Abdellatif Kechiche, Vincent Maraval, Brahim Chioua
Sociétés de production : Quat’sous Films, Wild Bunch

Principaux comédiens : Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos

Note présence tabac à l’écran : ***        Note suggestivité/toxicité : *****

Histoire – Âgée de dix-sept ans Adèle (Adèle Exarchopoulos) est en quête du garçon qui sera le grand amour de sa vie mais c’est finalement d’Emma (Léa Seydoux) dont elle tombe amoureuse et avec qui elle va vivre une aventure torride. 

Présence tabac – Si le propos – polémique – du film est l’homosexualité féminine, La vie d’Adèle se veut plus généralement une peinture réaliste et sensible de la jeunesse d’aujourd’hui. Si la sexualité entre 2 jeunes femmes y est présentée comme naturelle, la cigarette – présente dans un certain nombre de scènes clés – est également présentée comme l’une des composantes « normales », pour ne pas dire évidente, de la vie étudiante.

Scène significative – Moment clé du film, Adèle est séduite au début du film par une jeune femme et découvre alors son attirance pour une personne du même sexe. Premier baiser, émotion, trouble, …  Les 2 femmes allument des cigarettes, un geste que l’on imagine destiné à apaiser l’intensité du moment mais aussi à sceller la relation qui vient de naître  entre elles et dont la nature est bien sûr trouble.

Message subliminal – Fumer, quand on est jeune, c’est normal, c’est naturel. Et fumer dans les moments importants de la vie… ça s’impose. Fumer détend, calme.. et se partage. Alors que les jeunes ont souvent peur d’être impopulaires, la cigarette apparaît ici comme un signe d’appartenance au groupe. Ne pas fumer, refuser une clope, revient à courir le risque de s’exclure du groupe. 

Réalité – Les méfaits du tabac étant aujourd’hui parfaitement connus – quoi qu’en dise le lobby du tabac – les adultes se tiennent de plus en plus à l’écart de la cigarette. Les études montrant qu’une personne qui n’a pas commencé à fumer à l’âge de 18 ans ne court à peu près aucun risque de fumer plus tard, les multinationales du tabac concentrent donc logiquement tous leurs efforts sur les plus jeunes, en particulier le segment 13-16 ans. Souvent en quête d’identité et mal dans leur peau, prêts à transgresser les règles édictées par les adultes, les jeunes constituent des proies faciles et une cible idéale : une fois « harponnés » par des produits en apparence soft, mais en réalité de plus en plus addictifs et toxiques, les ados vont ensuite grossir les rangs des accros au tabac avec des conséquences que l’on imagine déjà désastreuses d’ici 20 ou 30 ans. Si fumer n’a jamais rendu personne cool ni plus populaire on peut par contre affirmer sans risque de se tromper que 50% des jeunes qui deviennent dépendants au tabac avant 18 ans ont d’assez bonnes chances de voir leur vie abrégée de 20, 25 ou 30 ans et de mourir dans des douleurs effroyables laissant pour beaucoup d’entre eux derrière eux des enfants qui, probablement, auraient aimé garder leur papa ou leur maman quelques années de plus…

Conclusion – Palme d’Or à Cannes, plus d’un MILLION d’entrées, La vie d’Adèle est un gros succès critique et populaire. Un film superbe à bien des égards et qui aurait probablement pu marquer magnifiquement son époque. Il restera cependant comme une production française mise complaisamment au service d’une industrie qui continue à tuer chaque année en France plus de 60.000 personnes, recrutées pour beaucoup dès leur plus jeune âge sur la foi, notamment, de la propagande pro-tabac véhiculée par certaines œuvres cinématographiques… Comment peut-on concevoir que les producteurs et le réalisateur d’un tel film puissent se compromettre à ce point avec une telle industrie ? L’argent peut-il vraiment tout justifier ? Nous invitons les uns et les autres à s’interroger sur leurs responsabilités et le sens de leur travail. Nous invitons aussi les jeunes comédiennes à aller visiter des services de cancérologie où elles pourront contempler le résultat direct des cigarettes auxquelles elles ont si complaisamment prêté leur talent. Leur magnifique prestation aura sans doute fait rêver plusieurs centaines de milliers de spectateurs mais elle aura aussi contribué à anéantir l’impact des campagnes anti-tabac organisées par les pouvoirs publics et les associations. Et elle aura placé dans une situation totalement impossible des milliers de parents tentant, comme ils peuvent, de tenir leurs enfants à l’écart du tabac. Combien de morts à la clé ? 100 ? 1000 ? 5000 ? Oui, tout cela méritait assurément une Palme. Le tout est de savoir laquelle. Bien joué en tous cas : le lobby du tabac est certainement très satisfait de son investissement. Quant à nous, nous posons cette question simple : que fait l’Etat ? Que fait le CNC ? Que fait le CSA ? Que font les multiples organismes de contrôle censés protéger la santé de nos concitoyens ? Il y a en France une loi qu’il s’appelle la loi Evin et qui interdit clairement toute forme de promotion, publicité ou propagande en faveur du tabac, au cinéma notamment. Comment peut-on concevoir qu’en 2013, avec les connaissances qui sont les nôtres aujourd’hui, un film aussi important, aussi médiatisé, aussi vu et commenté puisse ainsi faire l’apologie du tabac sans que personne ne réagisse ? Nous ne sommes pas de grands spécialistes mais nous proposons une solution très simple : conditionner les aides, avances et autres subventions à l’absence de produits du tabac dans les films. En d’autres termes, réserver les aides aux productions qui respectent la loi … Trop compliqué ? Vraiment ?!

 

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